Avis de grosse fatigue sur la Normandie

Mon état d'esprit du moment est compliqué. Autant l'annoncer tout de suite, que vous ne soyez pas surpris de la tournure que prend la suite de ce billet...

Je me sens très très fatiguée bien que je profite plutôt bien de mes jours de repos. Du coup, je dois un peu me coller de grands coups de botte dans le *** pour aller bosser tellement le manque de motivation me leste et m'entraîne vers le fond. D'ailleurs, je me dis que la motivation, c'est un peu comme la gravité, qu'on soit sur la lune ou six pieds sous terre, elle ne pèse pas du tout la même chose...

Et en même temps, quand j'y suis, je suis plutôt contente parce que j'adore les gens avec qui je bosse et je passe vraiment de très bons moments au boulot. Voir en dehors du boulot. Comme dimanche dernier, où après l'escale, on était supposés aller boire un verre au casino. Ca, c'était le plan de départ. Qui a vite évolué en "on va chez Pierre, il a de la vodka-fraise faite maison (miam)" puis en "on déménage chez Pompon, les voisins de Pierre ne nous aiment pas". Résultat: je suis rentrée chez moi à 3h45, les zygomatiques courbatus d'avoir ri comme une baleine (je dirais, what else?), les pieds en compote à cause de la Marie-Térèse Dance (un concept, il faut le voir pour le croire) et le moral requinqué. Vraiment, je les aime tous ces gens.

J'aurais donc tendance à ne pas être complètement satisfaite de mon sort, puisque je tuerais pour une semaine de vacances et qu'avant de partir je me farcirais bien tout un banc de pleupleus (vous voyez la côte là-bas? C'est l'Angleterre alors je vous offre une bouée et on voit qui y arrive en premier!) et en même temps je me sens incroyablement sereine et philosophe.

Disons que je me fais une raison sur plein de choses. Sur le boulot déjà. Au moins, j'en ai un, et je me dis que pour ça j'ai de la chance. Je détesterais ne pas être capable de gagner ma vie et avoir à dépendre financièrement de quelqu'un. Ou même avoir à réfléchir trois fois avant d'acheter ces boucles d'oreilles so kawaï ou d'inviter mon homme au resto. Par les temps qui courent, inutile de péter plus haut que son popotin (et comme vous le savez, j'ai le pot d'échappement au ras du gazon, alors...)

Sur ma mère. Langue de vipère elle est, langue de vipère elle restera (admirez le Maître Yoda Style). Bien que ses attaques continuent de me déstabiliser à cause de leur caractère gratuit et non-constructif, elle ne m'atteignent plus autant qu'avant. Enfin, si, elles m'atteignent, mais les gens qui me connaissent et m'aiment comme je suis savent si bien désamorcer le côté dramatique de la chose que j'en ris plus volontiers et plus sincèrement.

Sur l'évolution de ma vie en général. Peut-être que je ne bosserai jamais dans le patrimoine. Peut-être que je ne voyagerai jamais dans tous les pays dont je rêve. Peut-être que je ne trouverai jamais toutes les réponses à toutes les questions que je me pose. Mais je ne crois pas que ça m'empêchera d'être heureuse, ni d'avoir une belle vie bien remplie.

Je continue donc mon petit bonhomme de chemin, en essayant de faire au mieux pour moi, pour nous deux et advienne que pourra!