Moi, je m'en moque...
En réalité, les bijoux, les bagues, les coeurs en colliers je les aime. Surtout en toc, ça permet d'en avoir plus et d'en changer souvent. Ce qui me vaut, aux yeux de certains, une image de fille futile, légère, superficielle.
Moi, je m'en moque. C'est vrai que j'aime beaucoup de choses éphémères et à l'utilité contestée par les terre-à-terre.
La mode (même si elle ne m'aime pas tant que ça), parce qu'elle permet de crier qui on est, de se rendre invisible ou de se créer de nouveaux personnages, afin de faire face à toutes les situations de la vie.
Les bulles. De savon, pour leurs jolies irisations, leur forme incertaine au moment de la création et leur aptitude à disparaître sans prévenir. De champagne, pour tout ce que ça représente.
Les papillons vivants. Je précise parce que j'ai en horreur les papillons des collections de museums d'histoire naturelle, pauvres choses figées avec cette monstrueuse épingle plantée en plein thorax... Alors qu'un papillon vivant, chatoyant, voletant gracieusement au gré du vent et décidant soudainement de se poser devant vous, quoi de mieux pour susciter émerveillement et rêverie?
Les levers/couchers de soleil. Parce que cinq minutes avant il est encore trop tôt, cinq minutes après il est trop tard.
Le chocolat. Même si au moment même où il vous fond sur la langue, la sentence terrible de mamie (celle de chez Mammouth) vient vous frapper de plein fouet: "cinq minutes dans la bouche... quinze ans dans les fesses!". On a beau savoir, les cinq minutes valent tellement la chandelle!
Les arcs-en-ciel. Pour les mêmes raisons que les bulles de savon et les papillons, il va de soi.
Les étincelles de bonheur dans les yeux des gens qu'on aime. Parce que c'est encore meilleur quand elle nous sont destinées.
L'odeur de l'orage qui approche. Et les éclairs qui vont avec. La couleur rose. Les paillettes. Les feux d'artifice. Les étoiles filantes. Les draps propres. Les serviettes qui sortent du sèche-linge. Percer l'opercule d'un pot de café. Passer devant une boulangerie. Avoir une notification Fessebouc au sujet de son statut. Les kaléidoscopes.
La liste est longue et non exhaustive.
Pour autant, est-ce que ce la signifie que je ne suis QUE superficielle? Est-ce qu'un jugement de ce type ne relève pas lui-même de la superficialité? Le débat est lancé.
En attendant, j'essaie de stimuler mon neurone de Barbie à coups de petites citations piochées çà et là et collant souvent à un certain nombre de mes propres pensées (parce que oui, ça m'arrive de penser)...
Exemples:
Chacun cherche à fuir, personne n’y parvient ; on reste prisonnier du moi que l’on déteste.
Lucrèce
Si le tourment empêche le sommeil, les larmes sont un narcotique.
Alphonse Daudet
Le bonheur humain est composé de tant de pièces qu'il en manque toujours.
Jacques Bénigne Bossuet
Vous ne pouvez pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de vos têtes, mais vous pouvez les empêcher de faire leur nid dans vos cheveux.
Proverbe chinois
Il me serait si doux avant de mourir de faire quelque chose qui aurait plu à maman.
Marcel Proust
Il est facile de pardonner leurs erreurs aux autres ; cela demande plus de cran de les excuser d'avoir vu les nôtres.
Jessamyn West
Tu dois avoir la tête toujours froide, le coeur toujours chaud et la main toujours ouverte.
Confucius
La plus grande gloire n'est pas de rester debout ; c'est de se relever à chaque fois que l'on tombe.
Confucius
Vivre est ce qu'il y a de plus beau au monde, la plupart de gens existent, c'est tout.
Oscar Wilde
Les ennuis, c'est comme le papier hygiénique, on en tire un, il en vient dix.
Woody Allen
Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons presque point au présent, et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous le soyons jamais.
Blaise Pascal
Au passage, j'en dédie quelques-unes à une certaine tigresse, notamment celles de West, Confucius et Pascal. Et peut-être encore plus celle de Proust, parce qu'on connaît toutes les deux la complexité de la relation mère-fille...
Et j'aurais envie de conclure en citant une autre mamie (pas de chez Mammouth celle-là, quoique, n'étant pas la mienne, je ne sais pas) qui apparemment avait coutume de dire "la vie est une tartine de merde dont on mange un bout tous les jours"... Je vous laisse apprécier toute la saveur de l'image!