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Ma vie c'est du blabla...
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30 août 2010

Updating my new life

Jour 1 au boulot.

M’y voilà. Mercredi 25 septembre, 9h du matin. Je suis un peu en avance en fait, alors je jette un coup d’œil aux différents documents éparpillés ça et là. Je suis tellement angoissée que je ne suis même pas capable de me rappeler ce que je viens tout juste de regarder. J’ai mis mon pull tout neuf, une petite jupe noire, des ballerines assorties à mon pull. A mes oreilles, mes boucles d’oreilles cœur. Celles qu’on m’a offertes pour mon départ. Petite pensée pour ceux de l’autre côté.

Mon manager arrive, s’excuse d’être en retard. Il est 9h02. Il porte une chemise bûcheron sous un genre de K-way doublé moumoute vert bouteille, un jean et des chaussures de rando un brin cracra. Je capte vite que le dress-code c’est no dress-code. Me sens un peu trop habillée maintenant, j’aurais dû opter pour le jean.

Il m’explique que le bureau dans lequel on se trouve à l’instant présent n’est pas le nôtre, me conduit dans la pièce qui va le devenir. Une table, une chaise, un tout petit bureau informatique, des étagères et une odeur de peinture fraîche. C’est pas le luxe, il y fait froid, les dalles de pierre du sol sont inégales, mais ça a du caractère, indéniablement. Les vrais meubles sont commandés, ils ne devraient pas tarder. Mon ordinateur est en route aussi, il vient d’Inverness ce matin avec mon recruteur, Archie.

En attendant, Sam m’explique un petit peu ce qui est déjà en place, ce qu’on va être amenés à accomplir. Terrifiant. Mais en même temps terriblement excitant. Je prends connaissance de quelques documents, mon dico à portée de main. Je réalise que je suis capable de comprendre dans leur contexte des mots que je n’avais jamais rencontrés avant, comme « appel d’offres » et « devis ».

Sur l’entrefaite, Archie est arrivé et propose d’aller prendre un café dehors. Le temps est magnifique et je découvre un petit raccourci qui nous mène tout droit au Walled Garden. Je crois rêver, j’ai même une super cantine ! Par contre, une fois assis, Sam et Archie commencent à s’entretenir des affaires en cours et, malgré toute ma volonté de ne pas en laisser échapper une miette, je perds ponctuellement le fil. Ca m’ennuie un peu et me fait douter de mes capacités. Et s’ils se rendaient comptent que je suis nulle ? En tous cas, ils ne semblent pas forcément réaliser la difficulté que cela peut représenter pour moi, petite française qui en moins d’une semaine a dû terminer un boulot, dire au revoir pour un bout de temps à ceux qu’elle aimait, embarquer une partie de ses affaires, faire quasiment deux jours de route seule au volant d’une voiture montée à l’envers, renier sa langue et oser se présenter à eux dans un état de nerfs complètement chamboulé ! C’est là que j’ai pleinement pris conscience de la portée de ces élégants mots lâchés par quelques-uns de mon entourage : « p****, faut avoir une sacrée paire de c**** pour faire ce que tu fais ». Je ne sais pas si j’en ai jamais eu, mais si c’était le cas, elles sont maintenant sérieusement ratatinées d’angoisse.

Après le déjeuner, je ne me sens pas forcément beaucoup mieux. Nous allons voir Alistair (mon ancien maître de stage) au musée et ces trois messieurs entament une discussion plutôt technique sur la nécessité de rénover les fenêtres de l’église. Je sais de quoi on parle, je comprends la conversation, mais ai le terrible sentiment de ne pas bien trouver ma place. Et puis une phrase à mon intention me fait tout à coup flipper comme une malade : je dois assister à une réunion le soir-même et serai chargée de prendre les minutes… Une réunion ??? Quoi, qui, quand, où ??? Une prise de minutes ??? Quand je rentre à la maison avant de repartir pour la réunion, je ne peux m’empêcher de tout voir en noir et les larmes affluent. Comment vais-je me sortir de là ??

Heureusement, Super Belle-Maman est là et me remonte le moral : ça va le faire, ils savaient ce qu’il en était quand ils m’ont embauchée, je ne peux pas tout connaître, tout savoir et tout comprendre dès mon premier jour, il faut juste un peu de patience… Quand je repars après le dîner, je ne peux pas dire que je pète la forme (plutôt le contraire même), mais j’essaie de ne pas trop m’inquiéter : je ferai au mieux et advienne que pourra !

J’arrive à 19h pétantes et me retrouve au milieu d’un petit groupe de gens d’un certain âge (pour ne pas dire d’un âge certain) tranquillement en train de s’installer au tour d’une grande table ronde avec du thé et des biscuits (que je décline, ça me fait un peu bizarre), se préparant pourtant à discuter de choses très sérieuses. Je dégaine un stylo et mon joli bloc-notes (heureusement que j’en ai amené un de France, comment aurais-je fait sans ?) et tâche de prendre mon air le plus professionnel. Je note quand même au passage que je suis de loin la plus jeune de l’assemblée et que nous ne sommes que trois représentantes de la cause féminine sur onze présents. Bref, passons.

Pour résumer, je dirais que la chose s’est plutôt bien passée. J’ai griffonné tout ce que j’ai pu, bien qu’un certain nombre d’informations me soient certainement passées au-dessus. En même temps, vous avouerez que pour terminer à 21h pour son premier jour de boulot, arrive un moment où on ne peut pas trop en demander non plus…

Après ça, les jours 2 et 3 semblèrent un peu plus doux.

Jeudi matin, Sam et moi avons été rendre visite à l’un des membres absents le soir précédent, nous sommes vus offrir un café sous la véranda de ce monsieur et sommes repartis non sans que Sam ait acheté un peu de poisson au marchant ambulant et ce soit arrêté au magasin prendre une bouteille de lait. J’ai filé au Walled Garden pour ma pause déjeuner, où j’ai savouré un fantastique sandwich au brie, bacon et gelée de groseilles (y a de l’histoire là-dessous, je vous raconterai un jour), assise au soleil avec un magazine. L’après-midi a passé un peu moins vite mais m’a permis de trouver un peu plus mes marques.

Vendredi matin j’ai appris que j’étais capable de passer des coups de fil à des entreprises de construction pour obtenir des devis pour des tractopelles et camions bennes… J’ai aussi rencontré la compagne de Sam et leur petite fille et été invitée à dîner pour le dimanche soir. Honnêtement, je doute qu’en France, hormis peut-être dans le milieu de la pub, supérieurs et employés fassent connaissance de manière aussi décontractée et sans chichis !

Ainsi se sont achevés mes trois premiers jours, pas franchement évidents mais riches d’enseignements divers et variés… Vivement la suite!

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Commentaires
A
Oui oui ma cocotte on peut le dire "tu as une sacrée paire de roupettes" ;)<br /> Ton récit me rappelle le brésil. En fait j'suis arrivée la bas pensant qu'ils parlait tous espagnol, hahaha la bonne blague. J'ai galéré deux mois et apres j'étais une winneuse!<br /> Je te souhaite pleins de belles choses et encore bravo hein!<br /> <br /> Oui vive ta news letter!
M
A l'heure où nos grands bateaux blancs ne partent plus de chez nous pour cause de "bullshit" encore une fois (quelle année de merde, cette foutue 2010 !!), lire tes premiers pas dans ton nouveau et épatant boulot me rend horriblement jalouse !!!<br /> J'espère que bientôt, ce sera mon tour !!<br /> Effectivement, je ne peux, comme tu l'imagines, aller dîner chez mon patron, et je pense que la simplicité des rapports entre toi et ton patron va t'aider encore plus à t'intégrer.<br /> Hauts les coeurs ma jolie et bon courage.<br /> Je suis hyper contente pour toi !!
A
Pas mal tes premiers jours!! Super enrichissant! Moi aussi je vais peut-être avoir du changement côté boulot, j'ai un entretien jeudi... 2010, année du changement?!??<br /> <br /> Bisous bisous<br /> <br /> P.S : Très pratique cette petite newsletter!! je suis plus obligée de passer 3 fois par jour regarder si il y a un nouveau billet, c'est lui qui vient direct à moi, la classe!!!
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